Compte rendu de la Journée mondiale des enseignants à l'Unesco

 

Lundi 5 octobre a eu lieu la Journée mondiale des enseignants à l'Unesco !

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Le compte-rendu des événements de la journée et de la soirée

Toute la journée, des tables rondes organisées par l'Unesco ont eu lieu au siège de l'organisation à Paris. Retrouvez le compte-rendu des échanges plus bas sur cette page.

Le soir, l'initiative TEDx Champs Elysées ED a investi l'Unesco pour présenter 13 intervenants venus partager leurs expériences et leurs visions de l'éducation avec les 1300 personnes présentes dans le public. Visionnez l'intégralité des interventions de la conférence.

Juste avant la conférence TEDx, de 17h30 à 19h30, plusieurs acteurs associatif du monde l'éducation ont proposé des ateliers au public. La Fête des Profs était présente avec un atelier photomaton "vos idées pour changer l'école". Retrouvez toutes les photos sur notre page Facebook !

 

Le compte rendu des échanges lors des tables rondes 

10h30 – 11h : Cérémonie d’ouverture avec l’intervention de Juan Carlos Tedesco, ancien ministre de l’Education argentin.

Juan Carlos Tedesco a identifié trois points clés pour le développement des systèmes éducatifs à travers le monde au 21ème siècle :

  • Il est nécessaire de résoudre la tension entre les discours et les politiques appliquées dans les faits vis-à-vis du corps enseignant. Il y a eu une perte de prestige de la profession due à la généralisation du métier (suite à la hausse des taux de scolarisation) et à l’apparition de nouveaux agents de socialisation (notamment à travers les technologies de l’information et de la communication). Il est donc nécessaire aujourd’hui de revaloriser le rôle des enseignants.
  • Les enseignants ont un rôle à jouer pour créer des sociétés plus justes et plus durables. Les deux piliers de l’école du 21ème siècle sont apprendre à vivre ensemble et apprendre à apprendre.
  • Il est primordial de mettre en place des stratégies systémiques sur la formation initiale et continue des enseignants ainsi que sur leurs conditions de travail. Il faut de vastes accords à moyen et long terme (plus longs qu’une mandature). Des organisations telles que l’Unesco sont à même d’encourager des pactes entre toutes les couches de la société.

 

11h – 12h30 : « Avancer vers 2030 » avec Kouassi Koffi Mesmer (enseignant d’anglais en Côte d’Ivoire), Jean-Pierre Aurières (professeur d’histoire-géographie en France), Carine Delabre (professeure de SVT en France), Allan de Guzman (professeur à l’université aux Philippines) et Fouziah Ahmad Ali Al-Ghamdi (enseignante d’anglais au Qatar).

Quel est le rôle de l’enseignant aujourd’hui ?

  • Mesmer : l’enseignant est là pour poser un cadre d’apprentissage pour les élèves.
  • Aurières : il n’a pas suivi de formation pour être professeur, ce qui lui a servi dans un sens parce qu’il n’a pas été « déformé ». Il met en place depuis longtemps une pédagogie alternative dans son collège de Saint Denis en partant chaque année en voyage au bout du monde avec sa classe. Pour lui, le rôle de l’enseignant est d’ouvrir l’école sur le monde.
  • Delabre : il y a un décalage important entre la formation des enseignants en France et la réalité du terrain. Elle est heureuse qu’une de ses tutrices l’ait formée à la pédagogie de projet. Selon elle, en collège REP (éducation prioritaire), l’essentiel n’est pas l’enseignement disciplinaire mais des compétences transversales. Pour faciliter l’adaptation des enseignants au terrain, les points les plus importants sont la formation continue, l’échange de pratiques entre paris et les observations croisées.
  • Al-Ghamdi : pour que l’enseignant se sente en confiance, il a besoin d’être entouré par une équipe positive, d’être valorisé par le système (ses supérieurs hiérarchiques) et par ses anciens élèves.
  • Guzman : les professeurs sont là pour contribuer au développement des élèves.

Un des mots clés de la motivation des enseignants aujourd’hui, c’est l’autonomie dont ils disposent pour mettre en place leurs projets et leur pédagogie. Qu’en pensez-vous ?

  • Aurières : en France on est libre de la manière d’aborder le programme même si on n’est pas libres du programme. Il a pu partir avec ses classes grâce au financement du secteur privé. Pour être enseignant il faut avoir la vocation.
  • Delabre : le rôle du chef d’établissement est également très important pour valoriser les équipes pédagogiques et les encourager à prendre des risques. Son chef d’établissement par exemple a réussi à donner de la confiance et de l’autonomie aux enseignants : aide financière, aide à la communication des projets. Le réseau des écoles associées à l’Unesco est également d’une grande aide, cela permet de rencontrer chaque année des enseignants dynamiques qui se motivent mutuellement.
  • Mesmer : en Côte d’Ivoire les projets se font très souvent en-dehors des heures de cours habituelles des professeurs.

Qu’est-ce qu’un bon professeur ? Comment évaluer les enseignants ?

  • Guzman : pour lui, un bon professeur est quelqu’un de passionné, de curieux et humble, qui est capable de s’adapter aux circonstances et qui se positionne comme un partenaire des apprenants. La coopération doit se faire dans les deux sens entre le professeur et ses élèves.
  • Aurières : un bon professeur est innovant et visionnaire. A la fin de l’année, on reconnaît un bon professeur au regard de ses élèves.
  • Mesmer : il est très important pour les professeurs d’engager les apprenants dans le parcours d’apprentissage.
  • Intervention de personnes du public : un bon professeur est également quelqu’un qui est bien préparé psychologiquement.

En France, les enseignants sont insuffisamment préparés aux réalités du terrain. Carine Delabre a proposé plusieurs idées pour résoudre ce problème :

  • Confronter les enseignants à tous les types de publics (collèges, lycées, segpa, éducation prioritaire...) pour les rendre plus solides pendant l’année de stage.
  • Mettre en place un système de parrainage / tutorat pour les nouveaux enseignants au sein de leur établissement. C’est très important pour apporter du soutien moral et déculpabiliser les enseignants qui débutent quand ils rencontrent des difficultés.
  • Former les enseignants aux relations avec les parents d’élèves, notamment ceux venant d’autres cultures.

Comment améliorer le statut des enseignants, particulièrement ceux de la petite enfance ? Des personnes du public sont intervenues pour répondre :

  • Reconnaître – même au sein des enseignants – l’importance des instituteurs de primaire dans le parcours scolaire et le développement personnel des enfants.
  • Créer plus de liens entre les enseignants du primaire et du secondaire.

 

15h – 16h30 : « L’éducation de la petite enfance » avec Rosa Kranwinkel (professeure de psychologie en République Dominicaine), Nadine Massonière (enseignante et représentante syndicale du SNUipp-FSU) et Charmaine Villet (doyenne de la faculté d’éducation de l’université de Namibie).

République Dominicaine : auparavant le cycle pré-primaire (de 45 jours à 5 ans) n’était pris en charge que par le secteur privé. En 2015, des centres de soins pour la petite enfance publics ont ouvert. Le personnel éducatif de la petite enfance suit au minimum quatre ans de formation avant de pouvoir travailler auprès des enfants.

France : les modes de garde sont variés pour les enfants de 0 à 2 ans (garde à la maison, appel à des assistantes maternelles, crèches, halte-garderie...). A partir de 2 ou 3 ans selon les territoires, les enfants sont scolarisés. Le personnel de la petite enfance est face à plusieurs défis aujourd’hui :

  • Une meilleure connaissance des spécificités des enfants petits grâce à de la formation et à la recherche. L’existence de modules de formation continue appropriés est notamment un problème.
  • Le développement de liens inter-catégoriels entre les enseignants et les autres acteurs éducatifs qui interviennent auprès des enfants petits (assistantes maternelles, animateurs, ATSEM, personnel des établissements...).
  • La réduction des inégalités entre les enfants.

Namibie : 90% des enfants sont inclus dans l’enseignement primaire (à partir de 7 ans) mais seulement 15% sont inclus dans l’enseignement pré-primaire (5-6 ans).

 

A très vite pour d'autres événements festifs et participatifs !

 

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